Je vous présente ici des exemples de réalisations qu'il est possible de faire comme tapissier-décorateur
amateur en suivant la méthode de retapissage de fauteuils que je vous détaille sur ce site.
Avec un peu d'entraînement, il est tout à fait possible de s'attaquer à différents styles et types de fauteuils, la technique de base pour recouvrir un fauteuil restant la même.
Les différents types de fauteuils présentés :
Fauteuil Crapaud | Siège Transformable | Fauteuil Voltaire | Pouf | Fauteuil Maurice | Fauteuil Bas | Fauteuil Club | Fauteuil Louis-Philippe | Fauteuil Bridge | Fauteuil Cabriolet | Canapé | Chaise
Eh oui !
Qui peut le plus peut le moins…
Ma première réalisation sous la houlette de Juliette, fantastique formatrice, fut un fauteuil
crapaud, le Graal des tapissiers.
Ce crapaud, aux dimensions bizarres, hérité de ma grand-mère maternelle a accompagné tellement de siestes
familiales qu’il m’est arrivé défoncé et avec une ceinture doublement fracturée.
Il coule actuellement des jours tranquilles dans la véranda.
Le tissu « extensible », fut plutôt une gêne qu’un atout.
Un jour de ramassage communal des « encombrants » ce p’tit crapaud bas gisait sur le trottoir, les bras cassée et
revêtu d’une livrée d’un vert pâle et sale à faire vomir.
Recueilli, il bénéficia d’un reste de rideau.
Il remplit la même fonction que le fauteuil précédent, mais son succès accélère dangereusement son
vieillissement.
En parallèle, pour ne pas faire de jaloux, je traitais ce siège transformable hérité du côté paternel. Sa
position haute facilitait le « relevage » des anciens. Son dossier me permit d’apprendre les points perdus pour
confectionner un large bourrelet.
On remarque les hésitations de l’apprenti dans quelques plis parasites et la réalisation approximative des
manchettes des accotoirs.
Le classique "Voltaire", premier d’un longue série.
Lui aussi d’origine familiale : mes beaux parents l’ont hérité d’un oncle, huissier de justice.
Ce siège majestueux trônait dans le bureau de l’huissier, où il fut témoin de transactions délicates.
Le tissu, de facture très classique, gréva un peu notre budget, mais il fait encore de l’effet.
Ce duo de Voltaires nous vient de la Basse Auvergne. Leur propriétaire, un hyperactif aux multiples talents est animé de plusieurs passions, dont celle de l’Afrique. Cela l’amène à utiliser l’aéroport de notre métropole. Lors d’un de ces déplacements il n’a pas hésité à charger les deux carcasses, grossièrement poncées, de ces fauteuils dans une remorque de chantier, hyper-saucissonnées sous une bâche, car dans son pays perdu, il pleut beaucoup.
Après l’avoir mis dans l’avion nous avons récupéré sa voiture, sa remorque et ses deux épaves de fauteuil.
Cet esprit curieux a voulu être tenu au courant de toutes les étapes de transformation de ses sièges. Il a même convié ses amis et voisins de sa bourgade à les visionner, tous ébahis de la longueur et la complexité du travail accompli.
Nous étions très septiques, une fois de plus, devant la toile chaise longue (à rayures!) choisie par son épouse, pourtant grande experte en couture…
Mais on ne peut qu’être conquis devant le résultat obtenu.
Voici un autre exemple de tissu qui prouve que l’on peut maintenant se permettre beaucoup d’audace dans le choix.
La réalisation de ce fauteuil présentait un certain enjeu car son propriétaire avait dirigé un centre de formation d’apprentis qui comportait une section de tapisserie d’ameublement.
Il était donc habitué à la production de professionnels de ce secteur.
Il m’a semblé être satisfait du résultat.
Ce pouf vient de nulle part mais il remplit à merveille son rôle devant le canapé à télé.
Son sanglage à mi-hauteur a exigé un outillage sophistiqué pour assurer une bonne tension afin de recevoir une
garniture sans ressorts.
C’est un contemporain du crapaud initial dont il utilise le reliquat de tissu.
C’est sur ce siège que j’ai testé le cloutage décoratif non jointif… c’est visible.
On sort des sentiers battus avec ce « Maurice » revisité.
Son système de dossier à crémaillère a fait la joie de tous les petits enfants de la famille. Il y avait aussi
un repose pieds qui a préférer s’éloigner de l’assise.
Il en est à sa deuxième restauration au cours desquelles :
Ce petit fauteuil bas est une « trouvaille » de brocante. Il faisait pitié avec ses ressorts défoncés et sa
couverture de skaï déchirée.
C’est mon premier tissu « à rayures » dont l’alignement a provoqué une myriade de mesures, avec le secours d’un
fil à plomb. En fait c’est un tissu à rideau.
Le rembourrage des flancs est tellement fourni que le siège pèse « un âne mort », mais il cale agréablement les
hanches un peu généreuses.
Le même jour, à côté du p’tit crapaud, ce fauteuil club présentait de larges blessures sur sa peau de mouton
tannée.
Ce ne fut pas sans hésitations qu’il fut ramassé.
Après de multiples considérations sur la difficulté à travailler le cuir et surtout à réussir la teinte de la
« basane », il a été restauré avec ce tissu reversible.
Ce fut une aventure complexe mais très instructive. Ce fut très troublant de mettre des ressorts dans les
manchettes.
La réalisation du coussin en mousse de l’assise est encore perfectible.
Voici l'état du fauteuil club avant sa restauration :
Ces deux copies « Louis Pilippardes » étaient passés de mode dans leur tenue d’origine (...pas les petites-filles !).
Elles sont un peu plus pimpantes dans cette toile réversible, avec pas mal d’astuces pour transformer les coussins en mousse par des garnitures à l’ancienne.
Ces deux bridges, issus d’une récupération chez des voisins ont élu domicile chez un membre de la famille. Sa compagne américaine, dont les choix sont longtemps indécis et parfois surprenants jusqu’au dernier instant, a opté ici pour un tissu au motifs géométriques qui nous a tout d’abord surpris, puis amusés pour enfin nous enchanter, une fois posé.
Il faut donc attendre le dernier moment pour juger de l’effet obtenu.
Ceci est un cabriolet car les accotoirs sont évidés (au contraire de la bergère).
Le dossier à simple feuillure impose d’y installer le tissu de finition en premier.
Le nombre important de semences et de clous sur cette feuillure demande un délicat travail de précision pour ne pas éclater le bois.
On remarque que les roulettes d’origine à l’avant ont survécu à l’usure du temps, ce qui est rarement le cas.
Ce tissu montre aussi la possibilité de choisir un vieux rose classique.
La réalisation d’un canapé est un chantier de type XXL.
Celui-ci est arrivé dans un tel état qu’il a fallu le désosser complètement.
L’angle de fuite de l’assise était tellement inversé que les propriétaires avaient été obligés de surélever les pieds de devant d’une bonne dizaine de cm.
Malgré nos recommandations, un tissu d’un blanc immaculé a été posé, qui fut rapidement décoré d’une marque de chocolat indélébile… peu après sa récupération.
Cette chaise, à garniture sans ressorts, n’a nécessité qu’un rang de piquage.
Toutefois, elle a demandé un gros effort de ponçage