C’est une étape sympa où on se repose de l’effort intense du guindage, mais il ne faut pas perdre le nord de la toile.
Les dimensions de la toile forte sont celles de la ceinture augmentées de 5 cm.
Il est important de tracer les axes pour assurer le bon équerrage de la toile sur le siège.
On la fixe en faisant un pli sur le dessus à l’angle du chanfrein de la ceinture.
Les semences sont disposées tous les 2 cm, en partant du milieu de chaque côté en vis à vis et
alternativement. Cela
permet de bien tendre la toile sans décaler l’équerrage.
Ne pas mettre de semences dans les taquets.
A la différence de la fixation des ressorts sur les sangles, il faut faire une clé et non une simple boucle avec la ficelle pour les fixer à la toile forte.
Prévoir une marge de 5 cm par rapport aux dimensions du fauteuil.
Ménager des crantage pour les arrondis.
Ne pas clouer la toile forte sur le dessus des taquets.
Consommables :
Coudre la toile en quatre points sur chaque ressort, au moyen de clés.
Outil et Consommable :
Suivre un trajet de manière à le minimiser et à éviter les croisements.
C’est une étape de gros travail tactile, où la sensibilité des doigts est sollicitée… ainsi que le nez par l’odeur tenace du crin.
L’objectif est d’enrouler des poignées de crin autour de boucles de ficelle de 13 cm environ et de deux doigts de hauteur cousues, sur la toile forte au moyen de points arrière (lacets).
Les rangées de lacets sont disposées transversalement, espacées d’une petite dizaine de cm sur la
profondeur, avec une
marge de 2 cm par rapport aux bords.
NB : pour un dossier, les lacets sont disposés verticalement.
C’est à ce moment là qu’on détermine la hauteur de la pelote de crin et aussi son angle de fuite
vers l’arrière en
jouant sur l’épaisseur des poignées de crin, plus importante sur le premier tiers avant de
l’assise.
Comme les ressorts ont tendance à faire bomber la pelote, on peut en tenir compte en diminuant
l’épaisseur de crin
sur les parties centrales.
Dans le doute il vaut mieux trop de crin plutôt que pas assez car il est plus facile d’en retirer que
d’en ajouter.
Le cardage manuel de l’ensemble du crin posé est important pour l’homogénéité et la souplesse de
la garniture.
Difficile de savoir quand il faut s’arrêter.
Mettre en place la première rangée de lacets.
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Disposer des lacets transversaux sur l’assise en laissant deux doigts en hauteur entre la ficelle et
l’assise pour chaque boucle.
Espacer chaque ligne de lacets de 8 à 10 cm, en laissant 2 à 3 cm de libre sur les côtés.
Outil et Consommable :
Effectuer un cardage manuel pour extraire les brindilles ou les nœuds de crin.
Consommable :
Glisser une poignée de crin sous le lacet.
Recarder manuellement l’ensemble, en faisant plus confiance aux doigts qu’aux yeux : ne pas hésiter à les fermer pendant cette opération.
Étape stratégique pour la mise en forme du siège… A la fin, on doit pouvoir dire « Quelle belle pelote ! ».
Pendant cette étape on emprisonne le crin végétal dans une toile d’embourrure, avant d’effectuer
le piquage de points
de maintien.
La toile d’embourrure, rentrée sous le crin, est fixée temporairement au moyen de houseaux
piqués au ras de la
ceinture. On vérifie la tension de la toile de l’arrière vers l’avant, afin qu’elle maintienne
le crin sans
plis.
On ajoute ou retire du crin, on peut jouer aussi du tire-crin pour en déplacer. Il suffit de
glisser le tire de
quelques cm dans la garniture et de lui faire décrire un arc de cercle autour du point
d’insertion pour déplacer un
peu de crin à l’endroit voulu.
Il faut se concentrer sur la régularité du centre de la garniture qui deviendra inaccessible
lorsque les points de
fond auront été placés.
Ménager des plis dans les angles en les bloquant avec un houseau vertical. La palette circulaire
du tire-crin est
bien adaptée pour rentrer la toile à l’intérieur du pli dans les angles.
Il est conseillé de s’asseoir sur la garniture en effectuant quelques mouvements de bassin pour la tasser à la bonne mesure.
Envelopper la pelote de crin dans une toile d’embourrure en la fixant avec des houseaux. Possibilité de
remplacer les houseaux par des semences 12x6.
Tracer l’axe de symétrie sur la toile, pour l’aligner sur l’axe du fauteuil, on peut aussi tirer un fil
de la toile pour marquer l’axe.
Tracer une ligne à 10 cm des bords de l’assise, en se repérant grâce à une aiguille plantée verticalement à ras du bois du fauteuil.
Tracer ce polygone en ayant divisé en trois chaque côté.
Marquer les points de piquage.
C’est une étape dangereuse car le maniement de l’aiguille à double piques est redoutable…
L’objectif est d’emprisonner le crin végétal entre la toile forte et la toile d’embourrure.
Il faut d’ abord tracer les points de fond à 10 cm de l’aplomb du bord et les
répartir sur le
pourtour et le centre de la pelote (cf. Photo).
Se référer au schéma pour réaliser les points de fond. Il est parfois difficile de maîtriser le
point de sortie sur
le dessus de la garniture. Il suffit alors de repiquer dans ce trou et de ressortir à 1 cm du
point d’entrée.
Pour le rabattage on retirera les houseaux pour finaliser la pose de la toile
d’embourrure.
Pour adapter la toile à un seul angle d’un montant ou d’un taquet, on pratique un crantage droit
dans l’axe de la
diagonale du montant.
Pour adapter la toile aux deux angles d’un montant ou d’un taquet, on pratique un crantage en Y
en commençant comme
un crantage droit puis en positionnant la fourche du Y à 2cm du montant et puis en
continuant chacune des deux
branches jusqu’à chacun des deux angles.
On plante ensuite les semences, avec le ramponneau, à travers le pli de la toile (avec un repli
de l’ordre de 3 cm)
sur le chanfrein de la ceinture et des taquets, en commençant par le milieu des côtés.
Il faut porter un soin particulier au rabattage près des angles où la garniture doit bien épouser les décrochements éventuels et ne pas présenter un excès ou un défaut de crin. L’angle de la garniture doit être bien d’aplomb avec le siège.
Utiliser une grande aiguille à double pointe.
Outil et Consommable :Enfoncer l’aiguille au premier point de piquage, à l’avant et sur un bord.
Traverser l’assise, jusque sous les sangles.
Arrêter le trajet vers le bas lorsque l’extrémité supérieure de l’aiguille franchit la toile forte.
Remonter ensuite l’aiguille à la surface de l’assise à 0,5 cm du point d’insertion.
Continuer pour chaque point de piquage en suivant le tracé rouge.
Laisser une vingtaine de cm de ficelle libre aux deux points extrêmes du tracé.
Tendre la ficelle aux points de fond pour comprimer le crin entre les deux toiles.
Nouer provisoirement la ficelle à chaque extrémité.
Planter les semences sur la carcasse pour fixer la toile d’embourrure.
C’est là que le tapissier fait de la basse couture avec de la ficelle…
Maintenant que la forme est donnée, il faut la consolider au moyen de rangées de points de maintien de la garniture, piquées sur les quatre côté du siège. Le nombre de rangées joue sur la résistance mais aussi sur la fermeté, voire la dureté de l’assise.
Avant de commencer le piquage il faut travailler les bords de la garniture avec le tire-crin pour redonner de la hauteur à la garniture en ramenant sous la toile le crin rabattu par l’étape précédente.
Si nécessaire on débute par le piquage des coins.
L’assise des sièges à ressorts comporte le plus souvent deux rangées de points avant et une rangée de points arrière noués pour le bourrelet.
Le premier piquage de points avant s’effectue avec un carrelet assez long pour introduire la ficelle au ras des semences et la ressortir sur le dessus, à proximité des points de fond, à environ 9 cm de l’aplomb de la ceinture. Les points sont espacés d’un peu moins de 2 cm et tendus modérément.
Le deuxième piquage de points avant s’effectue avec un carrelet moins long pour introduire la ficelle à 2 cm environ au-dessus des semences et la ressortir sur le dessus, à environ 3 cm en avant de la ligne précédente. Les points sont un peu plus serrés et tendus que la rangée précédente.
Le troisième piquage est celui du bourrelet en points arrière noués. Les points d’entrée et de sortie de la ficelle dépendent de la taille et de la forme du bourrelet demandées par le style du siège qui a évolué au fil du temps :
Pour les bourrelets les plus minces on peut ajouter un quatrième piquage en points de feston.
Pour les bourrelets larges on peut remplacer le point arrière noué par un point de bourrelet caché.
Ajuster la forme de l’assise en jouant sur la tension des points de fond et et en égalisant le crin avec le tire-crin.
Tracer trois périmètres sur l’assise à 3, 6 et 9 cm du bord.
Outil :Commencer par le périmètre le plus interne.
Tendre de plus en plus les points du 1er au 3ème piquage.
Outil & Consommable:1er piquage : point avant avec sortie au ras des semences.
2ème piquage : point avant avec sortie au tiers de la hauteur.
3ème piquage : point arrière noué ou point de bourrelet avec sortie selon l’épaisseur voulue du bourrelet.
Il y a autant de procédures de piquage de coins que de tapissiers. J’ai choisi celle-ci par hasard et comme elle me convient bien, je vous la présente.
Sur chaque face verticale, à partir de la pointe haute de l’angle, on trace les deux diagonales à 45 degrés. Sur la face horizontale, on trace sur la diagonale, un segment égal à la hauteur de la garniture.
On trace les points comme sur le schéma ci-dessus (cas standard). On peut en ajuster le nombre en fonction de la hauteur de la garniture.
On pique la ficelle avec une aiguille courbe dans l’ordre croissant des numéros.
Sur le schéma, les numéros verts correspondent à un point d’entrée du fil dans la garniture, les numéros rouges correspondent à un point de sortie du fil.
Les traits pleins jaunes montrent la ficelle visible. Le trajet 1-2 en pointillés est donné comme exemple d’un trajet dans la garniture, la suite de ce type de trajet n’est pas figurée, pour ne pas alourdir le schéma.
On peut commencer par n’importe quel côté du coin, mais il faut veiller à bien alterner.
En 1 il faut prévoir un nœud de départ et en 25 un nœud d’arrivée.
Si la hauteur de la garniture est importante on peut doubler les points pour assurer une bonne tenue dans le temps.
Une fois le piquage de 1 à 25 réalisé ( 21 et 22 sont sous-entendus!), on peut fermer le pli, de haut en bas avec un point de feston montré sur le deuxième schéma.